Page 37 - Le grimoire de Catherine
P. 37

Ebouriffés des derniers rêves, c’est ainsi que nous allions maintenant, le lapin d’Alice
              des  pays  des  merveilles  et  moi  vers  un  grand  espace  recouvert  d’herbes  folles  et
              d’arbres  porteurs  de  fruits  aux  saveurs  de  notre  enfance.  Vous  les  connaissez  bien,
              celle  de la groseille suspendue telle  une boucle d’oreilles à une feuille protectrice ou
              encore celle  du cassis. Celui-là, qui, tout  joufflu était prêt à vous réjouir le gosier !

              Quel plaisir voluptueux de marcher pieds nus dans l’herbe  fraîche. C’est d’ailleurs à ce
              moment-là que  je perdis  mon compagnon qui avait  dû aller visiter son terrier. Animer
              ce lieu c’était très bien mais  pas question de le piétiner. Tout  doit pouvoir renaître.

               Cheminer  seule me convenait, j’avais quitté  depuis longtemps  les  chemins de pierre
              et commençais à me sentir comme aurait dit le poète sur des semelles de vent .J’avais
              poussé  la  porte  de  l’imaginaire    et  m’y  plaisais  bien .Je  poursuivais  ma  promenade
              lorsque que j’aperçus un arbre à tronc à fenêtre.

              Je  n’avais  pourtant  pas    suivi  le  fameux  lapin !  J’approchais…  des  livres,  des  tas  de
              livres  étaient  là  en  attente.  Ils  espéraient  être    pris  délicatement,  caressés,  ouverts,
              feuilletés  et  même  lus.  J’étais  devant  l’arbre  à  livres.  Emue,  je  lui  souhaitais  de
              nombreux  visiteurs  et  d’essaimer    ses   petites  graines  de  bonheur.  Mon parcours  se
              terminait, alors je décidais de planter un dernier arbre, un arbre à idées. Je compte sur
              vous pour le  nourrir, le faire  croître et le bichonner.









































                                                           33
   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42