Page 175 - Revue LITAR 2019
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suspicion d'arthrite septique, la ponction articulaire et la mise en culture du liquide
synovial sont la clé du diagnostic. L’objectif de ce travail est de déterminer la
prévalence des arthrites septiques, les caractéristiques cliniques, biologiques,
bactériologiques et évolutives dans une population du sud du Maroc.
Matériels et méthodes :
C’est une étude transversale effectuée au service de rhumatologie sur une période
de 12 ans (2006-2018). Tous les patients admis au service pour arthrite septique ont
été inclus. Les données démographiques, cliniques, biologiques, bactériologiques,
radiologiques et évolutives ont été recueillies et analysé sur le logiciel SPSS version
20.
Résultat :
Cent trente-deux patients ont été inclus dont l’âge moyen était de 41.5 ± 19.02 ans
avec une légère prédominance masculine (70 hommes vs 62 femmes). Les formes
mono-articulaires étaient prédominantes (70.5%) suivies de formes oligo-
articulaires (18.2%) puis de celles poly-articulaires (11.4%). La majorité des
arthrites septiques était d’installation aigue (86.4%) et une impotence fonctionnelle
était retrouvée chez 80.3% des patients. Une porte d’entrée a été identifiée dans
68.9% des situations. Le syndrome inflammatoire biologique était présent dans
97.7% des cas et la CRP était élevée chez 85.6% des patients. L’exploration
radiologique était normale chez 60.8% des sujets. La bactériologie était positive
dans 33.3% seulement des cas (n=44). Les germes isolés étaient : Staphylococcus
aureus (9.7%), Mycobacterium tuberculosis (6.5%), les BGN (6.4%), les
streptocoques (4%) et le gonocoque (2.4%). Une origine parasitaire a été rapportée
dans un seul cas.
Conclusion :
Le diagnostic de certitude d’une authentique arthrite septique repose sur la mise en
évidence d’un germe en culture du liquide articulaire. En absence d’une preuve
bactériologique, le diagnostic d’une arthrite septique est purement présomptif. Dans
cette étude, l’étude bactériologique est restée négative chez 66.7 % des patients
considérés comme ayant une arthrite septique et traités en conséquence. Dans la
littérature, la proportion des cultures négatives varie de 7% à 43% selon les séries.
Ces variations peuvent s’expliquer par des différences dans la qualité des examens
bactériologiques, dans le recrutement des malades, dans les habitudes locales et
dans le délai de mise en route de l’antibiothérapie. Il est fondamental d’obtenir des
prélèvements de liquide synovial et de sang dès la suspicion d’arthrite septique,
avant toute prescription d’antibiotiques. Le meilleur moyen de minimiser la
proportion de malades ayant une arthrite septique à cultures négatives consiste à
garantir la bonne qualité des examens bactériologiques.
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