Page 234 - Revue LITAR 2019
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Matériels et méthodes :
Etude rétrospective monocentrique incluant 70 patients porteurs d’une PR et suivis
sur une période de 5 ans [2013-2018]. Le diagnostic de PR reposait sur les critères
de l’ACR 1987 et/ou les critères ACR/EULAR 2010.Tout ces patients ont bénéficié
d’une radiographie du rachis cervical profil en hyperflexion et une LAA est évoquée
devant tout diastasis supérieur à 3 mm.
Résultat :
Il s’agissait de 58 femmes (82,9%) et 12 hommes (17,1%) âgés en moyenne de
54,7ans [19 et 82]. La durée moyenne d’évolution de la maladie au moment de
l’étude était de 10 ans ± 14 mois [1 et 45 ans]. Sur ces 70 dossiers colligés, 8 cas
(11,4 %) de LAA ont été relevés. Notre population se composait de 7 femmes et 1
homme, l’âge moyen au moment du diagnostic était de 51 ans [27-65 ans], la durée
d’évolution de la PR était en moyenne de 12,5 ans [1-20ans]. Le DAS28 moyen
était de5, 8 [3,12- 7,89]. Des cervicalgies inflammatoires étaient décrites par tous
ces patients. L’examen neurologique était normal chez 5 patients, une vivacité des
réflexes ostéotendineux chez 2 patients et un syndrome pyramidal chez une patiente.
Sur le plan biologique, les facteurs rhumatoïdes positifs dans 3 cas et les Anti CCP
positifs dans 6 cas. La radiographie avait montré un diastasis moyen de 6 mm [4-
10 mm]. L’IRM cervicale était demandée dans 6 cas, objectivant un panus synovial
dans 2 cas et des signes de compression médullaire chez 1 seul patient. Ce dernier
représente le seul cas opéré avec ostéosynthèse du rachis. Tous ces patients ont reçu
une corticothérapie avec une dose moyenne de 8,75 mg, le méthotrexate était
prescrit chez 87,5% des cas avec une dose moyenne de 16 mg et la moitié de nos
patients ont reçu une biothérapie. En analysant les facteurs associées à la LAA, nous
avons trouvé une association significative avec la durée d’évolution de la maladie
(p= 0,03) et la séropositivité de la PR (p=0,03). Aucune association n’a été
objectivée avec le syndrome inflammatoire biologique, les indices d’activités de la
maladie et les déformations articulaires.
Conclusion :
La LAA s’observe habituellement au cours de la PR sévère et ancienne mais elle
peut parfois inaugurer la maladie. Cette étude reflète la fréquence non négligeable
de l’atteinte cervicale et incite à un dépistage précoce et une prise en charge
adéquate pour prévenir ses complications.
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