Page 365 - Revue LITAR 2019
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248 : IATROGÉNIE DE LA CORTICOTHÉRAPIE AU COURS DES
                VASCULARITES ASSOCIÉES AUX ANCA

                Bouattour Y, Jallouli M, Frikha F, Snoussi M, Ben Salah R, Loukil H, Damak C,
                Marzouk S, Bahloul Z
                Service de médecine interne, CHU Hédi Chaker (Sfax)


                Introduction :
                De nos jours, le traitement de la granulomatose avec polyangéite est bien codifié. Il
                est adapté en fonction de la forme clinique et il a permis d’améliorer le pronostic.
                Cependant, la survenue d’une infection au cours de la GPA augmente la morbi-
                mortalité. Elle engendre une difficulté de différenciation avec une rechute de la
                vascularite.  Les  épisodes  infectieux  sont  dominés  par  les  infections  des  voies
                respiratoires. Ils sont favorisés par l’immunodépression, les lésions pulmonaires
                préexistantes et les thérapeutiques intensives. L’objectif de ce travail était de décrire
                les infections survenues au cours de l’évolution de GPA.
                Matériels et méthodes :
                Etude rétrospective menée dans le service de médecine interne de Sfax (Tunisie)
                durant la période 1997- 2016. Nous avons colligé 13 cas de GPA. Les patients ayant
                une complication infectieuse au cours de l’évolution de cette vascularite ont été
                inclus dans l’étude.
                Résultat :
                Parmi  une  série  de 22  cas  de  vascularites  associées  aux  ANCA,  treize  patients
                (59,1%) avaient une GPA. L’âge moyen au moment du diagnostic de la GPA était
                de 50,1 ans (extrêmes 22 - 76 ans). Le sex-ratio (H /F) était de 2,25. Nous avons
                colligé 8 cas (61,53%) de GPA limitées et 5 cas (38,46%) de la vascularite dans sa
                forme  systémique.  Tous  les patients  étaient  traités  par  une  corticothérapie  forte
                dose. Des bolus de cyclophosphamide étaient associés dans 10 cas (76,9%) et le
                méthotrexate était utilisé en deuxième intension dans 2 cas (15,3%). Le rituximab
                était instauré chez un seul patient présentant des poussées répétées de sa maladie.
                Le  traitement  prophylactique  de  la  pneumocystose  était  administré  dans  10  cas
                (76,9%).  Des  complications  infectieuses  ont  été  notées  dans  6  cas  (46,1%),
                survenant  au  cours  de  la  première  année  du  traitement  dans  4  cas  (75%).  Les
                infections respiratoires sévères ont émaillés l’évolution de la vascularite chez 4
                patients (3 cas de forme systémique et une forme localisée de la GPA). Il s’agissait
                d’une  rhinosinusite  à  pseudomonas  aeruginosa  mutlirésistant  (1cas),  d’une
                candidose  pulmonaire  (1cas),  d’une  aspergillose  invasive  sur  des  nodules
                pulmonaires  préexistants  (1cas), d’une  infection  broncho-pulmonaire  chez  les  2
                derniers patients documentée à staphylococcus aureaus (1 cas) et récidivante (1 cas).
                Deux autres patients (1 cas de forme localisée et 1 cas de forme systémique) avaient       276
                une infection bactérienne de l’appareil urinaire. Il s’agissait d’une pyélonéphrite à
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