Page 29 - Des ailes pour le Brésil
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qu’à défiler, à maîtriser les techniques du close combat et quelques
notions de la guerre atomique.
Ensuite, changement de climat et de paysage, je pars pour l’Afrique.
En pleine guerre d’Algérie, après plusieurs affectations, j’ai été muté
à la base aérienne BA 161, à l’extérieur de la ville de Thiès au
Sénégal, poste de perdition entouré de brousses, qui de nos jours est
devenu une base aérienne de formation et d’entraînement
sénégalaise.
Thiès, cette ville résolument coloniale de quelque 200 000
habitants, à 70 kilomètres de Dakar, était une ancienne garnison de
la Légion étrangère et un diocèse de Pères Blancs, les missionnaires
d’Afrique.
La base était commandée à l’époque par le colonel Morley.
Je me souviens de son nom, car je donnais des cours d’anglais à sa
fille !
Cette base a été liquidée en 1964, après avoir connu son heure de
célébrité.
Ce fut un terrain d’aviation qui eut un rôle important dans la saga
des premières traversées de l’Atlantique sud.
Le 9 février 1933, le pilote écossais James « Jim4 » Mollison fut le
premier à traverser en solo l’Atlantique Sud, dans un petit avion de
tourisme Hearts commander, doté d’un moteur de 135 CV, pouvant
soutenir une vitesse moyenne de 226 kilomètres /h. Ce fut un record
mondial sur le trajet de Thiès à Natal au Brésil.
L’aviatrice néo-zélandaise5 Joan Battent s’illustra également sur
l’Atlantique Sud, en atteignant la ville de Natal en solo le 13
novembre 1933 dans un temps record de treize heures et quinze
minutes, en décollant de Thiès.
J’appris en 2016 seulement, que des pilotes de l’Aéropostale
avaient décollé de cette base aérienne et qu’elle avait été la première
base militaire déployée en Afrique Occidentale française (A O F)
dans les années 1920 - (escadrille africaine nº 2 sur avion Potez 29).