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        Perahera, ou “ procession ” en cinghalais. La châsse qui renferme la dent sacrée est placée

        sur le dos d’un éléphant paré avant d’être promenée dans les rues de la ville. Le soir de la
        pleine lune du mois d’août, la fête atteint son apogée : des dizaines d’éléphants défilent
        à la fois. Le spectacle est très prisé des bouddhistes, mais aussi des touristes, qui viennent
        nombreux pour l’occasion.


        D. Analyse du texte

               Le poème débute avec l’entrée du Carême bouddhique qui, en définition, débute
        avec la saison des pluies et finit avec elle. C’est la période où les moines restent confinés
        dans leur monastère et où les fidèles viennent écouter les sermons et acquérir des mérites
        pour améliorer le cours de leur Karma.

               Le Carême coïncide aussi avec la saison des labours et les habitants, qui travaillent
        la terre, sont très occupés pendant la journée, ce qui explique que notre poète attend la
        nuit pour rédiger ses vers.
               Le Carême est également une période de recueillement, en particulier pour les
        fidèles qui ont foi dans l’enseignement du Buddha. Les personnes âgées, du moins celles
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        qui estiment avoir assez vécu, se préoccupent de leur salut en observant les Huit préceptes .
        Le soir ils dorment à la dure, sur une simple natte, dans l’enceinte du monastère.
               Dans les traditions lao et tai de la péninsule indochinoise, le religieux et le profane
        ne sont jamais complètement séparés. Pour les jeunes gens, qui attendent encore beaucoup
        de la vie, le Carême ne les empêche pas de se livrer à leur passion habituelle : « la cour

        d’amour ».
               Comme disait Nhouy Abhay (1956 : 41-42), « La cour d’amour est, avant tout,
        un duo d’amour entre un phoubao (jeune homme) et une phousao (jeune fille). [...] La
        tradition autorise la jeune fille de plus de seize ans à travailler, seule, sur la véranda, le
        soir, pendant que les parents dormaient. Que le clair de la lune argentât les alentours, ou
        que l’obscurité plongeât le village dans la crainte des phis malfaisants, le rouet de la
        phousao grinçait, gémissait et lançait des appels, cependant que par les sentiers, des
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        rondes de phoubaos modulaient des airs d’amour sur le khène   national. Puis le phoubao,
        qui avait fait son choix, montait auprès de l’élue et lui contait fleurette. »

               A la lecture du Mæt Lanka, on découvre que l’auteur a aussi une âme de poète,
        à en juger par les passages vantant la beauté de la nature. Le soleil, la lune et les étoiles,



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             Les Huit préceptes, ou A††has‚la, sont habituellement observés par les fidèles laïques les jours saints
        de l’Uposatha. Ce sont les Cinq préceptes plus : 6. s’abstenir de s’alimenter l’après-midi; 7. s’abstenir   de
        chanter, de jouer des instruments de musique, d’assister à des spectacles et d’utiliser les parfums et
        cosmétiques; 8. s’abstenir de dormir sur une couche moelleuse.
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             Orgue à bouche, instrument préféré des Lao.
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