Page 102 - le barrage de la gileppe
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Entre-temps, les techniques de construction avaient évolué : l’expérience des
bombardements de la Ruhr, en 1943, avait démontré que les « barrages - poids »,
formés d’une digue de terre avec noyau étanche en béton et argile compactée, s’étaient
révélés invulnérables aux attaques aériennes qui, par contre, avaient eu raison des
barrages en matériaux rigides et à parement amont vertical.
La protection de ces ouvrages pour le temps de guerre exigeait donc, en aval du mur
et subsidiairement en amont, l’établissement d’une masse d’enrochement.
La Gileppe devient un barrage poids
En 1955, le ministère des Travaux publics avait changé de titulaire. M. Van
Glabbeke, qui avait annoncé la vidange du lac pour le mois de mai, avait cédé sa
place à M. Vanaudenhove, qui se rendit à Verviers en février.
Partisans et adversaires de l’exhaussement s’étaient opposés jusqu’alors, et, en
cette année-là, le second parti semblait l’avoir emporté. Une démarche venait d’être
faite à Bruxelles par la Fédération patronale de l’industrie textile Verviétoise auprès du
ministre, pour qu’il renonçât sinon au projet d’exhaussement, à réalisation lointaine,
tout au moins à l’assèchement immédiat du réservoir. M. Vanaudenhove acquiesça
d’autant plus volontiers qu’un approvisionnement par Eupen n’eût pas été possible, la
jonction n’étant pas accomplie entre les deux aqueducs : il s’en fallait de quatre
mètres de canalisation aboutissant à la chambre de jonction !