Page 89 - le barrage de la gileppe
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            Chaque jour réservait à la foule, dans l’enceinte de l’exposition et sur les places publiques, un
            copieux programme : représentations théâtrales françaises et wallonnes, concerts d’harmonie et
            de chorales, promenades musicales, divertissements populaires, expositions, congrès, fêtes de
            gymnastique, etc. Les fêtes devaient durer jusqu’au 11 septembre.


            Une déception:


               La veille du 5 août, la population apprit avec regret que la princesse Astrid, dont la  visite
            était promise depuis des mois, n’accompagnerait pas le duc de Brabant qui se rendrait d’une

            étape  de  Clergnon  à  la  Gileppe.  Les  Verviétois  s’étaient  réjouis  d’acclamer  leur  future  reine

            dont le sourire et la grâce étaient populaires dans tout le pays.


               Le prince arriverait au barrage à 2 h 30. Et déjà, à 2 h 15, le président du comité exécutif,

            l’échevin Kestchgès, ajustant ses lorgnons dans un geste familier, consultait sa montre, auprès
            du président du « groupe des fêtes », M. Bronckart, calme et attentif au moindre détail

            d’organisation.

               Le gouverneur de la province, M. Pirard, le bourgmestre de Verviers, M. Defays, et ses
            collègues de Membach et de Jalhay, avaient déjà accueilli de nombreux invités d’honneur, parmi

            lesquels le ministre de l’Agriculture, M. Baels, qui avait logé chez son ami M. le juge Toussaint,

            de Verviers.


                    A 2 h 30 exactement, une puissante auto apparut au bas de la route de Jalhay. Un ordre fut

            donné par M. Bronckart. Les gendarmes rendirent les honneurs ; le prince Léopold descendit de
            voiture et reçut une gerbe de fleurs des mains de Mlle Caroline Goor, fille du bourgmestre de
            Membach

               Visite  rapide.



















                    Après les présentations, le duc de Brabant et sa suite visitèrent le barrage.

                    M. Mawhood, le barragiste, donnait au futur roi des explications détaillées, lui rappelant
             notamment la sécheresse mémorable de 1921. Le prince l’interrompit

                — Peut-on pêcher dans le lac ? —

                — Non, Monseigneur, répondit le brave fonctionnaire. Mais on n’a jamais tant  parlé de
             pêche à la Gileppe que depuis qu’elle est interdite !

                    Quelques mois auparavant, un conseiller communal, M. Duchesne, avait fait admettre
             par ses collègues un vœu en faveur du rétablissement de la pêche, qui, démontrait-il,ne
             pouvait polluer les eaux du lac.
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