Page 93 - le barrage de la gileppe
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              Nouvelle réunion du Collège échevinal, le 14 octobre. On envisage la possibilité
            d’alimenter la Vesdre par l’eau de la Borchène uniquement. Un arrêté est affiché sur les
            murs de la ville : « L’emploi de l’eau de la Gileppe pour tous usages industriels est interdit
            à partir du 17 octobre 1921. »




























               1921::les berges


               C’était le chômage complet. Qu’aurait dit Victor Doret ? Enfin, le 24 octobre, après
            des mois de « beau fixe », on accueillit avec une vive satisfaction une pluie diluvienne,
            cette pluie demandée par des prières publiques dans nos églises...


               Au pluviomètre, on constata une chute d’eau de 300 000 m3 sur le bassin

            hydrographique. Le lac contenait encore 1 197 423 m3. Malgré cette drache, la réserve
            continua de descendre, pour atteindre, le 8 décembre 1921, le chiffre le plus bas dans

            toute son histoire, 1 070 816 m3. Jamais, en effet, le niveau des eaux n’était descendu


            à cette cote. Le 21 septembre 1883, on était allé jusqu’à 1 256 945 m3, et dix ans plus
            tard, le 27 septembre 1893, le lac ne contenait plus que 1 935 991 m3. Enfin, il fallait

            remonter à 1911, une autre année de grande sécheresse où s’alluma l’inoubliable

            incendie des Fagnes, pour retrouver un autre chiffre minimum : 2 955 000 m3 en
            décembre.

               Mais à partir de fin décembre 1921, la neige et les pluies, un hiver très humide

            écartèrent tout danger. On devait battre tous les records en cette période, car on

            n’avait jamais constaté un remplissage si rapide de la Gileppe. En quelques mois,
            elle monta jusqu’à 9 500 000 m3.


               A  quelque  chose  malheur  est  bon.  La  sécheresse  de  1921  détermina  les
            pouvoirs publics à accroître la réserve de la Gileppe en faisant installer à chaque
            côté du barrage, au- dessus des déversoirs, six vannes  d’un  mètre de hauteur,
            permettant de retenir 1 029 290 m3 de plus. La capacité du bassin était portée à

            plus de 13 millions de m3
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