Page 95 - le barrage de la gileppe
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Douze ans plus tard, nous connaissions une nouvelle sécheresse.                                      95

               L’hiver 1958-1959 avait été exceptionnellement doux et peu pluvieux. Le mois de
            février fut favorisé par un temps . Printanier, et déjà s’allumait ça et là, des feux d’herbes et
            de broussailles.


                En mars, nous allâmes interviewer un ingénieur des Ponts et Chaussées qui, se
            basant sur une longue suite d’observations météorologiques, nous prédit une année
            sèche, en vertu d’un phénomène cyclique ramenant une période aride tous les dix ou

            douze ans: 1883, 1893, 1911, 1921, 1929.






























               1959 le Gileppe coule dans son ancien lit


               Le lac de la Gileppe contenait, au début de 1959, 12 350 000 m3 : la situation était
            donc tout à fait normale. Mais, en mars, la réserve descendit à 11 170 000 m3, et la
            baisse fut, à partir de ce moment, d’environ un million de m3 par mois. Cette situation ne
            causait aucune inquiétude à l’Administration communale et au Service des Barrages. La
            réserve était suffisante pour plusieurs mois et, au besoin, la Ville pouvait recourir à la

            jonction Eupen-Gileppe, occasion de procéder à une expérience longtemps attendue.


                Les techniciens des services hydrologiques et les industriels, en particulier les laveurs

            de laine, s’intéressaient vivement, en effet, à la substitution de l’eau traitée d’Eupen à

            l’eau naturelle de la Gileppe. Cette expérience avait été faite déjà dans un lavoir de
            Béthane, mais dans des proportions trop réduites pour en tirer des conclusions fondées.


               Si la disette d’eau n’avait aucune répercussion fâcheuse à Verviers, elle ne laissait

            pas de causer de graves dommages dans les campagnes. Hormis quelques jours de
            pluie, à fin juillet, toute l’année s’écoula, jusques et y compris l’automne, sans
            précipitations atmosphériques. La situation aurait pu devenir alarmante dans
            l’agglomération Verviétoise sans la connexion établie entre les deux réservoirs. Celui de

            la Vesdre, n’ayant à desservir qu’Eupen et quelques localités du plateau de Herve et de
            son prolongement vers l’est, contenait une réserve pouvant suppléer, en cas de besoin,
            aux défaillances de la Gileppe. La baisse de niveau de celle-ci avait d’ailleurs fait naître,
            dans l’esprit du commissaire du Gouvernement, M. l’ingénieur De Clercq,
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