Page 96 - le barrage de la gileppe
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               directeur du Service de la Vesdre, le projet de vider entièrement le lac pour procéder
               à un état des lieux en relation avec la rédaction des documents sur les travaux
               d’exhaussement.


                                            LE TUNNEL DE LA SOOR


























                   Il nous faut revenir en arrière pour reprendre l’ordre chronologique des
               événements intéressant notre « petite histoire ».

                    Au début de 1948, M. De Clercq avait présenté, aux autorités locales et aux
               industriels, le projet qu’il avait conçu dans le but de garantir l’industrie contre les
               risques d’une nouvelle disette d’eau : assurer un étiage régulier de la Vesdre et
               assainir cette dernière.

                   Ce projet comportait l’exhaussement du barrage : six ou douze mètres, mais le
               ministre se rallia au second chiffre, sur les recommandations de l’ingénieur. Cette
               surélévation entraînait un élargissement du bassin hydrographique par l’adjonction
               partielle du bassin de la Soor, petite rivière fagnarde descendant du plateau de la
               Baraque Michel pour se jeter dans la Helle, au pont Guerrier. La superficie de ce
               bassin est des deux tiers, environ, du versant de la Gileppe, qui allait être porté de
               trente-quatre à cinquante-quatre kilomètres carrés. Les eaux de la Soor allaient être
               détournées par un canal percé sous l’Hertogenwald, et le programme se compléterait
               par l’interconnexion des barrages d’Eupen et de la Gileppe.

                   La réalisation de ces travaux se fit attendre plusieurs années.

                   Le 24 juin 1948, recevant dans son cabinet une délégations d’industriels
               Verviétois, M. Behogne, ministre des Travaux publics, leur exposa le plan général
               arrêté par son administration. Il suivait cet ordre : 1) raccordement Eupen-Gileppe ;
               2) exhaussement du barrage, la durée étant fixée, selon les prévisions, à deux ans
               minimum ; 3) construction du canal de la Soor. La première tranche entraînait une
               dépense de 75 millions, la seconde de 240 millions et le tunnel de la Soor, 70
               millions.

                  Mais les ministres proposent (et passent !), tandis que la conjoncture
               économique et politique dispose. L’année 1948 s’acheva par de nouvelles
               démarches Verviétoises auprès de M. Behogne.
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