Page 91 - le barrage de la gileppe
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— La population Verviétoise a beaucoup regretté, Monseigneur, l’absence de la
princesse Astrid, lui dit M. Ketschgès penché vers la voiture. Me permettez-vous de lui
donner l’espoir d’une prochaine visite en sa compagnie ?
— Oui, je reviendrai avec la princesse, répondit le duc de Brabant.
Pauvre princesse ! Les Verviétois ne devaient jamais la voir dans leur cité..
Poèmes et chansonnettes
Parmi les œuvres classées par le jury du concours littéraire en vue du cinquantenaire de la
Gileppe, la poésie de M. Alexandre Lejeune débutait très gentiment :
Légère et bavarde
parmi les taillis,
la source musarde, l
a source jaillit.
Rochers et bruyères,
.
genêts couleur d'or,
la Fagne sévère, forment son décor.
Un cercle de forêts immense
fait à son lit comme un écrin,
et les géants qui se balancent semblent lui dire au gai matin :
« Salut à toi rivière amie,
mignon ruisseau, petite sœur,
nous veillerons bien sur ta vie, coule ici-bas, coule sans peur ! »
On entend seuls dans la vallée le clapotis du ruisselet.
Et tout auprès, dans la feuillée, le gazouillis de l'oiselet.
Il lance au vent sa note fière, dans le silence des grands bois.
Et le murmure de l'eau claire répond au rythme de sa voix.
La visite précipitée du barrage et de l’exposition par le prince Léopold fournit au
spirituel auteur Verviétois, feu Maurice Noël, le sujet d’une chansonnette wallonne qui
obtint un succès fou. On la répéta pendant des années, aux intermèdes des concerts et des
banquets.
Le chansonnier Jean Leroy, qui créa romances et satires de Maurice Noël, interpréta
maintes fois celle-ci, sur la scène du Palace, au temps du théâtre wallon des frères
Doutrepont. Voici le couplet consacré à la Gileppe :
Après aveûr, — d'ailleurs comme c’èsteû s’rôle— serré l’main du les dgins quu l’gouverneûr li présentév’ à l’vole,
èt hoûté l'complumint,
lu Prince louqua l’Lion,
come tofèr assiou sins façon,
fîr d’èl’ bêle runomèye
quès monde ètîr a nos s’ contrèye.
Adon, on li monstra
l'baurèdge èt l’machin’rèye qu'a là.
L'ingénieur, on pus abèye, li expliqua :
Lu lac c’est’ on foèrt grand bassin
wiss quu l’aixve vint du les machins,
adon ille passe par des tuyos,
qu’èl minèt dvins des rampronos,
quès l’rindèt clér come dès cristal
pui Vcoure tos dè long dè canal
alors i’a co des vannes par là,
èt des affaires voci, vola, ètcétera, ètcétera, ètcétera !