Page 94 - le barrage de la gileppe
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D’autres années sèches
On connut, en 1929, une autre année exceptionnellement sèche. La quantité d’eau
tombée à la Gileppe était inférieure encore à celle de 1921 .275 mm, au 30 juin 1929
.
contre 328 mm au même jour de 1921. Cependant l’année 1920 commençait avec
une réserve de plus de 12 millions.
Autre année sèche : 1934, mais la coïncidence de la grève générale dans le textile
réduisit singulièrement la consommation d’eau à Verviers.
Enfin, l’année 1947 faillit être catastrophique pour l’industrie Verviétoise.
En janvier déjà, le niveau des eaux était à l’une des cotes les plus basses depuis
1880. Le barrage ne retenait plus que 4 400 000 m3.
Le 25 janvier, afin de parer à la menace,
le Collège réduisit de moitié le contingent
utilisé par chaque usine pendant le
semestre précédent. Il était de nouveau
interdit d’arroser les façades, trottoirs,
autos, camions, etc.
Le 21 mars, l’institut de bactériologie
invitait la population à faire bouillir l’eau. On
crut le danger passé après les fêtes de
Pâques, au cours desquelles des pluies
torrentielles provoquèrent des inondations
dans la vallée.
La réserve de la Gileppe doubla de
le déversoir volume, pour redescendre en juin et juillet.
La Vesdre coulait un filet d’eau jaunâtre et polluée et ses berges étaient peuplées de
moustiques. Des incendies de forêts s’allumaient dans l’Hertogenwald, d’Eupen à la
frontière et en Allemagne, et en Fagne où l’armée fut appelée à la rescousse.
La situation s’aggravant de jour en jour, le Collège échevinal, d’accord avec les
industriels Verviétois, ordonna une « semaine sans eau » dans l’industrie. Mais chaque
usine s’était à grands frais constituée des approvisionnements de secours par
camions-citernes se rendant jusqu’en des communes lointaines de l’Est, et s’était livrée à
des recherches de points d’eau dans les parages..., avec le concours plus ou moins
heureux de sourciers.
L’usine Despa, de Béthane, qui avait utilisé jusqu’en 1930, les eaux de trop plein de la
Borchêne et de la Gileppe, puis s’était fait raccorder à l’aqueduc, obtint en 1947,
l’autorisation d’installer dans le lit de la Borchêne une tuyauterie qui lui assura un
approvisionnement de secours.
Le 5 novembre, un arrêté du bourgmestre supprimait toute fourniture d’eau à
l’industrie. On était cependant encore loin de la cote record de 1921. Le 5 novembre
1947, la Gileppe contenait encore 3 200 000 m3. Le 13 novembre, le ministre des
Travaux publics donnait aux industriels Verviétois l’autorisation de détourner une faible
quantité des eaux de la Helle qui devaient être amenées à leurs frais jusqu’au lac de la
Gileppe par un pipe-line qui fut installé... et ne fut pas mis en service. Car, vers la fin de
l’année, des pluies diluviennes firent littéralement monter le lac à vue d’œil.
De 4 millions au début de décembre, il s’élevait à 10 millions de m3 à la fin du mois !